Where you are Buddy, you can see everything! [PV steve]

Si on aime les jeux de mots, revoir Fury l’avait presque rendu furieux. Surtout vu ce qu’il lui demandait. Steve avait bien conscience que de ne pas avoir signé la farce monumentale qu’étaient les Accords de Sokovie le rendait libre de faire ce qu’il voulait, du pain béni si jamais l’ONU voulait mettre des bâtons dans les roues des Avengers (ce qu’ils ne se priveraient pas de faire, c’étaient des politiciens) mais lui demander de rempiler en lui balançant presque le bouclier dans les bras… Ce bouclier, Tony avait eu raison de dire qu’il ne le méritait pas. Même manipulé, l’esprit retourné et effacé pour en faire une machine à tuer vivante, Bucky restait l’assassin des parents de Tony Stark. Personne ne pourrait effacer cela et si abandonner le costume que lui avait confectionné Howard était ce qu’attendait Tony, alors Steve le faisait sans problème. Si Bucky faisait partie intégrante de ce qu’était Captain America, Steve était cependant prêt à abandonner ce titre pour rester avec son meilleur ami.

Respecter les vœux de chacun n’est pas toujours facile. Qu’ils le veuillent ou non, Bucky était une menace, et c’est bien pour ça que Steve le laissa repartir en hibernation. Se séparer de son “meilleur ami” était dur, mais si c’était ce qu’il voulait… Il était ensuite reparti vivre à New-York, incognito, esquivant aussi bien ses amis que ses ennemis. Un peu de temps seul ne pouvait pas lui faire de mal.

Et puis on revient au début, avec Fury et son foutu bouclier. Hésitant, Steve avait demandé si Tony était ok avec ça avant de l’accepter. La vérité, c’était qu’il n’était pas sûr de vouloir porter de nouveau le costume. L’argument décisif, ce fut ce même mot qui faisait trembler la Terre depuis des décennies. Hydra.

Difficile d’argumenter contre ça. Steve accepta. Il n’avait pas fini son boulot, si tant est qu’il puisse être achevé un jour. Que faire contre l’hydre aux innombrables têtes, après tout ?

Rentrant chez lui avec ses courses, celui qui avait été connu sous le nom de Captain America était méconnaissable : cheveux plus longs, plus sombres, et une barbe épaisse qui venait lui manger le visage. C’était clair, il ne voulait passer inaperçu. Mais ça ne marchait pas toujours.

— Bien sûr que je me souviens de toi. Je suis vieux, pas sénile…

Il ne répondit pas au fait qu’il n’aimait pas revenir ici, mais qu’il y vivait. Même si ses cartons plein de légumes et de Ben & Jerry’s étaient assez clair sur ses dernières activités.

— Comment tu m’as trouvé ?

Paranoïa quand tu nous tiens… C’était là une des plus grandes leçons que lui avait donné Fury. Aimer les gens, mais ne pas leur faire confiance.

AVENGEDINCHAINS

Araya avait l'air déçue, et Steve pouvait le comprendre. Ce qu'il avait fait n'était rien d'autre que de la désertion pure et simple, là où jamais avant il n'avait abandonné personne. Cela dit, Tony n'avait pas eu tort. C'était Howard qui avait fait de Steve Captain America, et il avait si ardemment défendu son assassin qu'il n'était plus digne de ce titre. Ce qu'il avait fait pendant la Guerre Civile relevait bien plus de l'égoïsme que de l'héroïsme et Steve en avait bien conscience. C'était pour ça que ça ne le dérangeait pas de continuer sa vie en anonyme.

Cela ne voulait pas dire qu'il n'avait pas confiance en Araya. Ça n'avait rien à voir avec elle, tout simplement. Quant à ceux du passé…

— Ceux du passé ? Il n'y a plus que toi, Araya. Peggy est morte, Bucky est… en sécurité, je suppose. Tous les autres sont morts depuis longtemps.

Sauf que… Steve ignorait qu'Howard avait trouvé un moyen de prolonger artificiellement sa vie, que Bucky était sorti de son frigo wakandien, et que Zack n'était pas mort. Du point de vue de Steve, il n'y avait plus grand-monde à qui s'attacher ou sur qui s'appuyer. Sam Wilson, Sharon Carter. Peut-être Natasha Romanoff, mais ça s'arrêtait là. Il ne voulait plus entraîner les autres dans ses conneries, et ce n'était pas une mauvaise chose.

Alors que Fury lui demande de reprendre le flambeau… C'était une demande on ne peut plus légitime, mais Steve hésitait encore. S'il n'était pas capable de se concentrer sur l'essentiel, à quoi bon ? Tony pourrait le pardonner oui, et c'était la seule personne apte à le faire. Les autres n'étaient pas assez concernées pour que leur parole ait une quelconque valeur aux yeux de Steve. Sur ce point, Araya avait raison.

Mais ce qui termina de convaincre le Capitaine de reprendre du service, c'est bien évidemment la mention de Bucky. Finalement, il était sorti de son frigo assez vite, et chacun cherchait un moyen de le guérir de son hypnose.

— Je vois pas en quoi je pourrais t'aider. Si je savais comment le guérir, je l'aurais déjà fait.

Il y avait bien peu de chance pour que ça change maintenant. Cela dit, Steve devait quand même avouer une chose.

— Il va bien, t'es sûre ?

Il avait terriblement envie de revoir son meilleur ami.

AVENGEDINCHAINS